mercredi, novembre 14, 2007

Splendeur toute nue!

On la croirait sortie de nos rêves les plus fous! Il s'agit du «Portrait de Mademoiselle Duthé sortant du bain» (vers 1785), par Lié-Louis Périn-Salbreux (1753-1817). Un nouveau coup de coeur pour moi envers cette oeuvre d'un peintre du 18e siècle que je ne connaissais pas! Cette Mademoiselle Duthé était comédienne et courtisane. On comprend aisément que l'artiste ait voulu immortaliser une pareille beauté à l'état pur! Les nus du XVIIIe siècle sont indépassables! Vive la beauté! Vive la femme!

mercredi, octobre 17, 2007

Un grand poète de la pensée!

Alphonse de Lamartine (1790-1869) est un immense écrivain! On a tort de moins le lire aujourd'hui, car il a beaucoup à nous apprendre! Sa poésie est d'une grande fluidité et d'une profondeur surprenante! Son recueil «Méditations poétiques» et son roman en vers «Jocelyn» en sont de bons exemples! «Jocelyn» contient 9000 vers partagés en neuf «Époques». Le héros, Jocelyn, est ordonné prêtre dans une prison de Grenoble pendant la Terreur. Le manuscrit est présenté comme étant le «journal» de Jocelyn, trouvé par le poète, qui reprend la parole dans l'Épilogue. Le Narrateur est déchiré, puisqu'il vit une belle et grande histoire d'amour, mais est contraint au renoncement de l'amour humain (sacrifice de vie), étant donné sa condition de prêtre. En dépit de certaines invraisemblances, l'oeuvre demeure un grand poème. Ses admirateurs contemporains le voyaient un peu comme un Racine moderne ou un Chateaubriand en vers! Même si les comparaisons sont toujours boiteuses, elles demeurent tout de même révélatrices. Sa vie durant, Lamartine n'aura cessé de se poser la «grande question», celle du sens de la vie: le «secret du monde». C'est pourquoi je le présente comme le «poète philosophe». L'étude de sa pensée, qui se manifeste par la beauté de l'expression (poésie), n'a pas fini de nous étonner! Il ambitionnait justement d'écrire un immense poème philosophique qui se serait intitulé «Les Visions». Il semblerait que «La Chute d'un ange» et «Jocelyn» soient les «vestiges» de cette «cathédrale ébauchée». Le premier ouvrage étant le porche, le second le choeur. Pourtant, les «Méditations poétiques» sont un monument alliant à merveille la beauté à la réflexion! Il y est question, en gros, d'une âme en quête de bonheur et de vérité. C'est une rêverie ascendante: contemplation, réflexion, élévation. L'auteur s'efforce de parvenir à la fusion du visible et de l'invisible par la «musique harmonieuse» de la poésie! De ce livre, le poème intitulé «Dieu» exprime à merveille la quête d'absolu de l'auteur. Dans «Le Crucifix», poème tiré des «Nouvelles Méditations poétiques», son espérance chrétienne se manifeste . Quiconque ignore chez lui cette visée vers le sublime n'a pas pris la vraie mesure de cet homme décidément «hors normes»! Lamartine a été un mystique de la poésie!

mercredi, septembre 12, 2007

Trinité mythologique

«Vénus, Mercure et Amour» (vers 1525) , par Le Corrège
Au 16e siècle, les scènes mythologiques s'avéraient le prétexte idéal pour peindre «légitimement» des nus. Cela nous a valu de nombreux chef-d'oeuvres montrant le corps humain dans toute sa splendeur! C'est le cas de ce tableau du Corrège. Il pourrait tout aussi bien s'intituler «Éloge du corps chez l'Homme, la Femme et l'Enfant»! Une magnifique réussite de ce grand peintre italien!

lundi, septembre 10, 2007

Une beauté classique!

«Diane de Poitiers» (1571), par François Clouet (1510-1572)
Ce tableau est assurément l'un des plus beaux de l'histoire de la peinture! La grâce et la beauté atteignent ici un suprême degré de perfection! La féminité et la maternité y sont honorées de splendide façon! Une merveille!


vendredi, septembre 07, 2007

Superbe corps!

«La Femme au tub» (v.1891), par Edgar Degas (1834-1917)
Degas parvient à merveille à rendre toute la sensualité du corps féminin dans ses belles rondeurs. Ce magnifique tableau nous prouve de façon éclatante que la beauté à l'état pur existe aussi dans le quotidien. Ici, le modèle ne «pose» pas, mais accomplit une tâche élémentaire: se laver. Quant à moi, j'aurais bien envie de l'aider en lui savonnant le dos! Une réussite totale du grand Degas!

La belle domestique!

«La Belle Chocolatière» (v.1744-1745), par Jean-Étienne Liotard
La beauté de cette scène du quotidien suscite l'admiration! Je ne connaissais pas Jean-Étienne Liotard. C'est une très heureuse découverte pour moi!
Le beau visage de cette bonne exprime le respect et le dévouement. Son habillement dégage une certaine noblesse dans sa simplicité et son bon goût. Les couleurs sont très bien agencées. Du Grand Art!

Le dilemme

«Bethsabée» (1654), par Rembrandt
Cette magnifique peinture de Rembrandt exprime un terrible dilemme pour Bethsabée, personnage biblique. Elle vient de recevoir une missive du roi David lui enjoignant de la rejoindre, car celui-ci se sent fou de désir pour elle depuis qu'il l'a entraperçue au bain. Comme elle est mariée à Urie (militaire respecté), elle est déchirée entre l'obéissance à son roi et la fidélité à son mari! La splendeur de son corps ne nous fait pas oublier la tristesse de son visage, car, quel que soit son choix, elle en subira les conséquences: punition en cas de désobéissance ou remord en cas d'adultère! Situation cornélienne! Le génie de Rembrandt consiste ici à nous émouvoir à la fois pour la beauté de Bethsabée et pour l'angoisse qu'elle ressent à l'idée du choix déchirant qu'elle est tenue de faire. Un chef-d'oeuvre absolu!





jeudi, août 30, 2007

Élisabeth Vigée-Lebrun

«Autoportrait» (années 1780), par Élisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842)
Je viens de découvrir tout récemment cette superbe et excellente artiste du 18e siècle!
Cer autoportrait me plaît énormément! L'artiste y reproduit sa beauté, mais sans ostentation. Elle est élégamment vêtue, mais sans chercher à jeter de la poudre aux yeux. Elle s'y peint avec palette et pinceaux, montrant ainsi clairement sa fonction. Sa renommée était considérable, puisqu'elle a été peintre de cour. Elle a immortalisé les membres de la famille royale (celle de Louis XVI). Je considère toutefois cet autoportrait (il y en a eu au moins un autre) comme sa plus grande réussite!


mercredi, août 15, 2007

Proust l'homme

Je crois pouvoir affirmer que l'homme Marcel Proust (1871-1922) est aussi riche et singulier que son oeuvre grandiose «À la recherche du temps perdu». Ce créateur génial était un être d'exception. On va même jusqu'à affirmer (et j'en suis!) qu'il est l'«Einstein de la littérature»! Ceux qui l'ont côtoyé de près ont tous été fortement impressionnés par sa personnalité, sa façon d'être et sa vive intelligence. Voici justement quelques témoignages fort révélateurs concernant l'homme et son oeuvre.
Colette
[À propos de «Du côté de chez Swann»]
"Tout ce qu'on aurait voulu écrire, tout ce qu'on n'a pas osé ni su écrire, le reflet de l'univers sur le long flot, troublé par sa propre abondance..."
Léon-Paul Fargue
"Il dégageait de la bonté amère."
Ramon Fernandez
"Cette miraculeuse voix, prudente, distraite, abstraite, ponctuée, ouatée, qui semblait former les sons au-delà des dents et des lèvres, au-delà de la gorge, dans les régions mêmes de l'intelligence... Ses admirables yeux se collaient matériellement aux meubles, aux tentures, aux bibelots; par tous les pores de sa peau, il semblait aspirer la réalité contenue dans la chambre, dans l'instant, dans moi-même; et l'espèce d'extase qui se peignait sur son visage était bien celle du médium qui reçoit les messages invisibles des choses."
Edmond Jaloux
"Il y avait (en 1917) dans son physique même, dans l'atmosphère qui flottait autour de lui, quelque chose de si singulier que l'on éprouvait à sa vue une sorte de stupeur. Il ne participait point à l'humanité courante; il semblait toujours sortir d'un cauchemar, et aussi d'une autre époque, et peut-être d'un autre monde: mais lequel?
[...]
À vrai dire, cette description ne me satisfait guère; il y manque ce je ne sais quoi qui faisait sa singularité: mélange de pesanteur physique et de grâce aérienne de la parole et de la pensée; de politesse cérémonieuse et d'abandon; de force apparente et de féminité. [...] On était à la fois en face d'un enfant et d'un très vieux mandarin."
François Mauriac
"Je revois cette chambre sinistre de la rue Hamelin, cet âtre noir, ce lit où le pardessus servait de couverture, ce masque cireux à travers lequel on eût dit que notre hôte nous regardait manger, et dont les cheveux seuls paraissaient vivants. Pour lui, il ne participait plus aux nourritures de ce monde. L'obscur ennemi dont parle Baudelaire, ce temps «qui mange la vie» et qui «du sang que nous perdons croît et se fortifie», se condensait, se matérialisait au chevet de Proust déjà plus qu'à demi engagé dans le non-être, et devenait ce champignon énorme et proliférant, nourri de sa propre substance, son oeuvre: Le Temps retrouvé."
Violet Schiff*
"L'étrange enchantement des nuits passées avec Marcel Proust nous a inspiré la conviction qu' aucun entretien diurne n'aurait pu avoir le même charme. [...] Rien de ce qu'il disait n'était insignifiant ou banal. Non qu'il fût tout le temps sérieux. Sa satire mordante ne provoquait nul sentiment de tristesse ou d'amertume. Il se mettait en scène dans sa conversation comme il le faisait dans ses livres, mais il ne parlait pas de lui."
*Amis de Proust, Violet et Sydney Schiff formaient un couple d'Anglais riches, cultivés et cosmopolites. Mécènes des écrivains et des artistes, ils furent les hôtes de la grande réception (souper) donnée en soirée à l'hôtel Majestic le 18 mai 1922, à l'occasion de la première du ballet «Renard», dont l'invité d'honneur était Stravinsky, compositeur de la musique du spectacle. Les autres invités de marque étaient principalement Diaghilev, Picasso, Joyce et Proust.

CITATIONS D'OUVRAGES SUR PROUST
"Proust, jugea Violet, était un remarquable exentrique, et non l'insupportable mondain qu'on lui décrivait, un satiriste mordant aux dons éblouissants de causeur et non un ennuyeux bavard. Le sentiment initial d'avoir affaire à un être d'exception ne faisait que se confirmer quand on le connaissait mieux. Rien de moins mystérieux que l'impression produite par Proust sur ses contemporains à partir de 1918. Ce qui donne un caractère d'exception à son existence, c'est la conviction ardente qu'il avait de sa vocation d'écrivain, son dévouement total à son art impliquant un renoncement à la vie de caractère presque masochiste. Mais si dès l'adolescence il a le sentiment confus de cette vocation, la force de celle-ci n'est devenue évidente qu'une fois qu'il eut maîtrisé ses doutes et ses craintes, vers la quarantaine."
-Richard Davenport-Hines, Proust au Majestic, Grasset, 2008, p.70 (traduit de l'anglais par André Zavriew)

[Portrait: «Proust» par Jacques-Émile Blanche]

vendredi, août 10, 2007

Chateaubriand ou la contradiction

Je me décide enfin à écrire sur Chateaubriand (1768-1848)! Il y a fort longtemps que je songeais à lire les célèbres «Mémoires d'outre-tombe». Je différais cette lecture à cause d'une certaine difficulté à pénétrer l'univers mental du grand homme. Depuis, j'ai mûri, littérairement parlant! Je commence enfin à goûter sa prose! Ces mémoires sont constituées de quatre parties composant 44 livres, plus un «supplément» documentaire. La dernière phrase de cette autobiographie est saisissante et prophétique: "Il est six heures du matin; j'aperçois la lune pâle et élargie; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'Orient; on dirait que l'ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l'éternité." Wow! Ce n'est pas mal du tout! Monsieur Chateaubriand avait le sens de la formule! Les «Mémoires d'outre-tombe» sont encore et toujours considérées comme le maître-livre de Chateaubriand. Au début, il est question de son enfance bretonne; ensuite, il évoque la période révolutionnaire en France, puis le voyage américain, qui sera suivi de l'exil anglais. Enfin, c'est le retour en France! Dans le livre douzième, Chateaubriand n'oublie pas de nous faire part de l'importance qu'a eue l'Angleterre dans sa formation intellectuelle et littéraire. Plus le récit de sa vie avance, plus le personnage privé et le personnage public de l'auteur «s'interpénètrent»! On pense à la période consulaire et impériale. Il nous informera de ses démêlés avec Napoléon et des principaux épisodes de sa vie littéraire. Sous la Restauration, il traite de son action politique, ainsi que de ses grandes amitiés et ses relations littéraires. En passant, tout le livre vingt-neuvième est centré sur la personne de Madame Récamier! C'est révélateur sur son importance dans sa vie!
Ses relations de voyage comptent parmi ses plus belles pages! Dans le livre quarante-quatrième, il ose des réflexions «prophétiques» sur l'avenir du monde relayant la fin du «vieil ordre européen». Il relate les progrès de l'individualisme et le déclin de la société. Chateaubriand envisage ensuite un système «idéal» alliant monarchisme, christianisme et démocratie, rien de moins! Dans sa conclusion, il fait la récapitulation de sa vie.
Son autre grande oeuvre est «Le Génie du christianisme». C'est une immense réflexion sur l'originalité de la religion chrétienne. Son style y performe à son meilleur! Peut-être ambitionnait-il de reprendre sous une nouvelle forme l'«Apologie de la religion chrétienne», ouvrage inachevé de Pascal qui nous est parvenu sous l'état de notes qu'on a regroupées pour les éditer sous le titre immortel de «Pensées». Sans atteindre la profondeur de réflexion de Pascal, le livre a eu une immense portée en ranimant la foi de nombreux fidèles qui avaient relaché la pratique religieuse à la suite des convulsions révolutionnaires de la fin du siècle précédent. Dans la première partie, Chateaubriand commence par y traiter du lien nécessaire entre la foi et le sentiment de la nature. C'est toutefois les deuxième et troisième parties de l'oeuvre qui en sont le noyau, soit Poétique du christianisme et Beaux-arts et Littérature. Pour notre auteur, le christianisme trouve sa justification spirituelle dans sa dimension esthétique, car lui seul (mieux que toute autre spiritualité, philosophie ou mythologie) a su pénétré les secrets de l'âme et de la nature, nourissant ainsi l'inspiration poétique. Dans la quatrième et dernière partie, Chateaubriand tente de démontrer que le christianisme, de par sa vocation créatrice, s'avère historiquement comme la source irremplaçable du progrès de la civilisation. Selon moi, la thèse se vérifie, mais en partie seulement. On n'a qu'à penser aux profondes réticences de l'Église catholique à accepter les avancées de la science, celles-ci contredisant souvent les croyances chrétiennes. On en revient toujours à l'éternel débat entre Foi et Raison! Nonobstant les thèses contestables, il s'agit d'une oeuvre brillante sur le plan littéraire! C'est une raison suffisante, je crois, pour qu'elle soit lue par le lecteur assoiffé de beauté poétique à l'intérieur de la spiritualité!
Il ne faut pas perdre de vue que Chateaubriand se sait être une personne contradictoire, et l'admet volontiers! Par exemple, il est obsédé par la gloire, mais en même temps, il la trouve méprisable. Est-ce de la pose, ou est-il sincère? À chaque lecteur de fournir sa propre réponse! Une chose est sûre: Chateaubriand, par sa prose remarquable, nous invite à entamer une réflexion sur le sens de l'existence et la place qu'y occupe notre propre vie! C'est considérable!
[Portrait: «Chateaubriand» par Girodet]

mardi, août 07, 2007

«Madame Récamier»

Madame Récamier (1777-1849), dont la beauté et l'intelligence étaient reconnues par tous, a tenu un salon très couru. Elle était même la «star» de son temps! On s'en souvient surtout comme ayant été la maîtresse de Chateaubriand (le chanceux!) . Son nom complet à la naissance était «Jeanne Françoise Julie Adélaïde Bernard». Elle a épousé un riche banquier de Paris nommé Monsieur Récamier. Sa meilleure amie était Madame de Staël. Comme on voit, elle était l'intime de personnages de valeur!
Ce portrait de François Gérard, dont on voit le détail principal, date de 1802 (elle avait alors 25 ans!). C'est celui qui nous la montre le mieux dans toute sa splendeur! Elle y est magnifique! Une réussite dont elle s'est félicitée! Probablement le plus célèbre tableau de Gérard! Et pour cause!
En plus d'être très belle, Madame Récamier avait une solide culture et un talent musical certain! Tout cela fait qu'on ne peut cesser d'admirer son portrait sans se dire qu'on aurait aimé la connaître personnellement, et même faire partie de ses intimes! Voilà tout le mérite de ce tableau: nous faire rêver sur un personnage réel! Qui dit mieux?

mercredi, août 01, 2007

«Horace»

ROMAN DE GEORGE SAND
«Horace» est un roman extrêmement intéressant de George Sand, et il est magnifiquement écrit! C'est l'histoire d'un jeune homme (Horace Dumontet) racontée par son meilleur ami, Théophile. Horace est un être ambitieux, à l'intelligence vive, mais peu persévérant quant aux moyens à prendre pour atteindre ses objectifs. Son idéal de vie se heurte brutalement aux nécessités de la vie quotidienne. Théophile le déplore, lui qui maîtrise mieux ses émotions et possède un sens pratique beaucoup plus développé.
Horace arrive tout de même à vivre une belle histoire d'amour avec Marthe, jeune femme belle et intelligente. Toutefois, la réalité du quotidien mettra cette passion réciproque à rude épreuve. Marthe, ne voyant pas d'autres issues, finira par quitter son amant, dont l'ingratitude la peine beaucoup. Heureusement pour elle, c'est Paul Arsène, un homme beaucoup plus raisonnable et sincère dans ses sentiments, qui lui succédera dans son coeur. Pendant ce temps, Horace vit une liaison «intéressée» avec la vicomtesse de Chailly, femme superficielle. Inévitablement, cette liaison se terminera dans l'aigreur mutuelle de nos deux protagonistes. Le couple de Marthe et Paul s'avèrera beaucoup plus solide, parce qu'harmonieux. Après s'être débattus dans une grande misère, ceux-ci parviendront à une aisance matérielle bien méritée! Ils élèveront dans l'harmonie l'enfant d'Horace. Quant à celui-ci, il trouvera le courage de terminer son Droit et ira le pratiquer en province, où il acquerra une certaine paix intérieure.




mercredi, juillet 25, 2007

Raphaël ou la perfection

«Vierge au voile» (16e siècle), par Raphaël
Cette peinture de Raphaël est sublime de beauté! Il pourrait bien s'agir du plus beau tableau du monde! En effet, l'harmonie des couleurs y est incomparable! De plus, la scène est touchante: la Vierge Marie soulève le voile couvrant l'Enfant Jésus dormant paisiblement. Son cousin, le jeune saint Jean-Baptiste, observe la scène avec attendrissement. Que dire de plus pour décrire ce tableau, sinon qu'il atteint la perfection? Que Raphaël ait vécu et peint, vraiment le plaisir de vivre en a été augmenté! Il mérite amplement le titre de plus grand peintre italien!

mardi, juillet 24, 2007

«Fils unique»

ROMAN DE STÉPHANE AUDEGUY
Ce deuxième roman de Stéphane Audeguy m'a résolument impressionné! D'abord par l'écriture, qui est d'une précision de maître-horloger! Il s'inspire de la langue française du 18e siècle, mais sans la calquer. À ce propos, il fait preuve d'une maîtrise peu commune dans le «maniement» de la langue écrite! Ça m'a plu énormément!
Il s'agit, dans ce livre, de l'autobiographie fictive du frère aîné de Jean-Jacques Rousseau, François, qui a quitté le foyer paternel alors qu'il était encore mineur.
On ignore pourquoi Jean-Jacques ne fait que mentionner son existence au début de ses «Confessions». Il a pourtant grandi à ses côtés dans sa jeune enfance. Peut-être avaient-ils des caractères diamétralement opposés? Qui sait?
En tout cas, Stéphane Audeguy fait le pari (réussi) de recréer cette vie inconnue du frère aîné de Jean-Jacques. Lorsqu'on entreprend ce livre, on reste «accro», tellement il est difficile d'interrompre cette lecture passionnante!
La sexualité (dimension fondamentale de la nature humaine) y tient une place importante. On y apprend beaucoup sur les moeurs cachés de l'époque. C'est un roman audacieux et, de ce fait, fascinant! À lire absolument!

mercredi, juillet 18, 2007

Sensualité mythologique

«Vénus et Cupidon» (avant 1545),
par Agnolo Bronzino
Cette scène mythologique est une merveilleuse célébration de la Beauté! Bronzino est un amoureux du corps humain! Ce tableau en est la preuve! J'apprécie particulièrement le fait que ce grand peintre a compris la pertinence de rendre bien nettement la beauté des pieds de Vénus: peu d'artistes y ont attaché de l'importance! Bronzino, lui, l'a saisie! Les beaux orteils effilés de ces superbes pieds donnent envie de les «goûter» un à un! De plus, la carnation des corps est sublime! J'adore! Une réussite totale!

L'érotisme à l'état pur!

«L'Odalisque brune» (1743-1745),
par François Boucher
Une pure merveille de François Boucher! Peut-être le plus beau postérieur féminin jamais peint! Le 18e siècle français excelle à célébrer en peinture la beauté de la femme! L'oeuvre de François Boucher en est un des meilleurs exemples! Ici, plus question de personnage mythologique, mais d'une femme bien humaine et bien en chair! Une réussite parfaite! Le sommet érotique de ce grand peintre!

samedi, mai 26, 2007

Sur George Sand

Elle s'appelait Aurore Dupin de Francueil. Pour des raisons d'ordre familial, elle a dû se choisir un nom de plume. C'est sous celui-ci qu'elle s'est rendue célèbre: George Sand (1804-1876), la Grande Dame des Lettres françaises! Je me réjouis qu'on la redécouvre aujourd'hui! Enfin, on ne la limite plus à ses romans champêtres!
Je sais qu'elle admirait beaucoup Jean-Jacques Rousseau, sachant toutefois faire la part des choses entre ses grandeurs et ses faiblesses. C'est peut-être après avoir lu «Les Confessions» qu'a germé en elle l'idée d'écrire un jour sa propre vie! Son autobiographie, «Histoire de ma vie», est, à mon avis, un chef-d'oeuvre de la prose française! À propos de ces mémoires, qui n'ont rien à envier à ceux de Jean-Jacques, voici ce qu'elle y écrit au début: "Je ne pense pas qu'il y ait de l'orgueil ou de l'impertinence à écrire sa propre vie, encore moins à choisir, dans les souvenirs que cette vie a laissés en nous, ceux qui nous paraissent valoir la peine d'être conservés." Réjouissant comme vision! Dans la même oeuvre, elle écrit, concernant la musique: "La musique est une langue universelle qui me jette dans des extases et des ravissements qui ne sont pas de ce monde." Cela nous prouve que sa sensibilité, comme tous les créateurs de génie, était très grande!
Étant femme, George Sand a dû toute sa vie s'affirmer contre vents et marées pour être reconnue pleinement comme écrivaine; la littérature étant vue à l'époque comme une chasse-gardée masculine. Elle dérangeait tellement qu'on l'a traînée dans la boue en la traitant de tous les noms (ex.: «vache à romans», «cabotine», «latrine», «goule»). On est sidéré aujourd'hui par la virulence des attaques, à l'époque! Dans le même ordre, le Saint-Office de l'Église catholique a relégué toute son oeuvre à l'index en 1863. On la considérait immorale! En fait, on lui reprochait de dénoncer trop ouvertement certaines aberrations en matière religieuse. Heureusement, le génie finit toujours par s'imposer! Le Temps, non seulement lui a donné raison, mais l'a couronnée en tant que grand auteur!
Ses romans et nouvelles reliés au monde des arts sont des joyaux quant au style et à la finesse de l'observation psychologique.
N'oublions pas qu'elle a fréquenté les plus grands créateurs de son temps, qui ont tous reconnu en elle une égale: Balzac, Dumas père et fils, Flaubert, Gautier, Musset, Tourgueniev, Liszt, Chopin, Delacroix et plusieurs autres. C'est à vous donner le vertige! De plus, il est à souligner qu'elle a beaucoup contribué, par son oeuvre et ses actions, à l'émancipation des femmes! Une avant-gardiste du mouvement féministe!
Ce n'est pas fortuit si Marcel Proust traite de ses oeuvres au début et à la fin d'«À la recherche du temps perdu». Elle a marqué l'enfance du Narrateur. Dans «Du côté de chez Swann», il écrit: "Je n'avais jamais lu encore de vrais romans. J'avais entendu dire que George Sand était le type du romancier. Cela me disposait déjà à imaginer dans François le Champi quelque chose d'indéfinissable et de délicieux." Plus loin, parlant de sa mère, il poursuit: "De même, quand elle lisait la prose de George Sand, qui respire toujours cette bonté, cette distinction morale que maman avait appris de ma grand'mère à tenir pour supérieures à tout dans la vie, [...], elle fournissait toute la tendresse naturelle, toute l'ample douceur qu'elles réclamaient à ces phrases qui semblaient écrites pour sa voix et qui pour ainsi dire tenaient tout entières dans le registre de sa sensibilité." Que c'est beau! Et très touchant! Quel bel hommage!
Une fois adulte, c'est elle aussi qui lui fait prendre conscience de sa vocation d'écrivain. Le Narrateur écrit:"Cet étranger c'était moi-même, c'était l'enfant que j'étais alors, que le livre [François le Champi] venait de susciter en moi, car, de moi ne connaissant que cet enfant, c'est cet enfant que le livre avait appelé tout de suite, ne voulant être regardé que par ses yeux, aimé que par son coeur, et ne parler qu'à lui. Aussi ce livre que ma mère m'avait lu haut à Combray presque jusqu'au matin avait-il gardé pour moi tout le charme de cette nuit-là."
Plus loin, notre Narrateur poursuit ses réflexions nostalgiques:"[...] si je reprends, même par la pensée, dans la bibliothèque, François le Champi, immédiatement en moi un enfant se lève qui prend ma place, qui seul a le droit de lire ce titre: François le Champi, et qui le lit comme il le lut alors, avec la même impression du temps qu'il faisait dans le jardin, les mêmes rêves qu'il formait alors sur les pays et sur la vie, la même angoisse du lendemain."
Donc, George Sand révèle au Narrateur jeune le monde de la Littérature et, une fois adulte, lui confirme sa vocation d'écrivain en «réveillant» en lui le souvenir capital relié à la lecture de «François le Champi» par sa mère! Très fort!
De George Sand, tout est à lire: romans, nouvelles, articles, correspondance et autobiographie. Je mentionnerai tout de même quelques oeuvres de fiction qui ont établi la renommée littéraire de notre auteure: «La Mare au diable», «François le Champi», «La Petite Fadette», «Indiana», «Lélia», «Consuelo», «La Comtesse de Rudolstadt», «Mauprat», et «Nanon».
Personnellement, j'ai beaucoup apprécié les titres suivants: «La Marquise», «Les Maîtres mosaïstes», «Pauline» et «Horace».
Voici enfin quelques biographies qui aideront le lecteur à mieux connaître et comprendre cette femme extraordinaire:
-Lélia ou la vie de George Sand, par André Maurois
-George Sand, par Francine Mallet
-George Sand ou le scandale de la liberté, par Joseph Barry
-George Sand la somnanbule, par Hortense Dufour.
Pour mieux comprendre sa vision des choses, j'aimerais maintenant donner deux citations de George Sand sur sa conception de l'Art.
"L'art n'est pas une étude de la réalité positive; c'est une recherche de la vérité idéale." [in La Mare au diable]
"L'art est une démonstration dont la nature est la preuve." [in François le Champi]
George Sand adorait la vie; elle la vénérait! Sa vie comporte quelques grandes passions amoureuses. Toutefois, ce qu'elle considérait par-dessus tout, c'est l'amitié et la littérature. Voici ce qu'elle écrivait sur l'amitié au début de son roman «Horace». "Les êtres qui nous inspirent le plus d'affection ne sont pas toujours ceux que nous estimons le plus. La tendresse du coeur n'a pas besoin d'admiration et d'enthousiasme: elle est fondée sur un sentiment d'égalité qui nous fait chercher dans un ami un semblable, un homme sujet aux mêmes passions, aux mêmes faiblesses que nous. La vénération commande une autre sorte d'affection que cette intimité expansive de tous les instants qu'on appelle l'amitié. [...] Mais le plus doux de tous les sentiments humains, celui qui s'alimente des misères et des fautes comme des grandeurs et des actes héroïques, celui qui est de tous les âges de notre vie, qui se développe en nous avec le premier sentiment de l'être, et qui dure autant que nous, celui qui double, étend réellement notre existence, celui qui renaît de ses propres cendres et se renoue aussi serré et aussi solide après s'être brisé; ce sentiment-là, hélas! ce n'est pas l'amour, vous le savez bien, c'est l'amitié." Voilà une vision très touchante de ce beau sentiment, n'est-ce pas? En fait d'amitié, justement, voici ce que disait d'elle un ami très cher, Alexandre Dumas père: "Génie hermaphrodite, qui réunit la vigueur de l'homme à la grâce de la femme; qui, pareille au Sphinx antique, vivante et mystérieuse énigme, s'accroupit aux extrêmes limites de l'art avec un visage de femme, des griffes de lion, des ailes d'aigle." Portrait coloré, mais ô combien admiratif, par l'auteur du «Comte de Monte-Cristo»! C'est ici un bel exemple d'interpénétration entre l'amitié et la littérature, une sorte de synthèse de George Sand et de son action créatrice! Car, précisément, cette Grande Dame nous invite, en la lisant, à partager son bonheur de vivre! Elle propose à chacun de trouver et de réaliser sa propre vocation! Soyez-en remerciée, Madame Sand!

mercredi, mai 16, 2007

La perfection en peinture!

COMTESSE D'HAUSSONVILLE (1845), par Ingres
Cette peinture du maître suggère d'abord un seul mot: perfection! C'est tout dire!
Le modèle est née "Louise-Albertine de Broglie". Elle était la petite-fille de Madame de Staël: ce n'est pas rien! La comtesse d'Haussonville était une femme du monde qui s'est distinguée comme historienne.
Ingres l'a immortalisée par ce portrait qui s'avère un chef-d'oeuvre absolu! On passerait des heures à l'admirer! Merci, monsieur Ingres!

La belle boudeuse

K.B. POUR INGRES (2006), par Alex Kanevsky
Voilà un hommage contemporain à Ingres dont la facture est bien différente du maître! Kanevsky est un peintre d'origine lithuanienne. Son style donne l'impression qu'on regarde le modèle à travers une lentille épaisse légèrement déformante. Le résultat s'avère fort intéressant! Ce nu féminin est un autre hommage réussi au corps de la femme.

La belle dormeuse

LA BELLE RAFAËLA EN VERT (1927),
par Tamara de Lempicka
Une peinture magnifique de cette grande artiste qu'est Tamara de Lempicka! Son style profondément original l'a imposée comme l'une des grandes figures de l'Art du 20e siècle. Ses nus féminins donnent une vision nouvelle du corps de la femme. On ne peut que s'incliner devant son génie artistique!

vendredi, mai 11, 2007

Femme de dos

ON STAGE (1999), par Marlene Dumas
Le tableau ci-contre de cette artiste contemporaine m'a ébloui! Il dégage une sensualité torride! Marlene Dumas, qui est une artiste d'origine sud-africaine, nous prouve ici qu'un nu féminin de dos peut être aussi (sinon plus!) séduisant que les autres! Une réussite totale!

jeudi, mai 10, 2007

Élégance et noblesse

HORTENSE DE BEAUHARNAIS (1808), par Girodet
Ce magnifique portrait de Girodet est celui de la fille de l'impératrice Joséphine (première épouse de Napoléon): Hortense de Beauharnais. Celle-ci a épousé Louis Bonaparte, frère de Napoléon, le 4 janvier 1801. Elle devenait par le fait même la belle-soeur de sa mère!
On a dit de Hortense qu'elle était belle, intelligente et séduisante. Le grand Girodet nous en donne la preuve par ce superbe tableau!

Beauté invitante!

LA VAGUE (1896), par William Bouguereau
Ce merveilleux modèle au corps sublime nous invite à partager avec elle le délassement lié au déclin du jour. Avouez qu'elle est très invitante! Elle représente pleinement les douceurs de la vie!

Perfection du corps

FEMME AU COQUILLAGE (1885), par William Bouguereau
Une pure merveille: un corps parfait! La carnation rivalise d'authenticité avec la Nature! On aimerait bien savoir quelle confidence du coquillage le modèle s'apprête à
écouter!

mercredi, mai 09, 2007

Beauté méditative

BAIGNEUSE ACCROUPIE (1884), par William Bouguereau
Une autre merveille de nu féminin que je viens de découvrir! La carnation de ce corps parfait est superbe! L'attitude du modèle semble méditative. Il y a beaucoup de noblesse dans son maintien! William Bouguereau s'est ici surpassé! Cette jolie baigneuse incite au rêve, tant son corps irradie la Beauté! Remarquez son joli pied gauche qui se reflète dans l'eau. C'est une peinture magistrale qui force l'admiration!

samedi, mai 05, 2007

Beauté désinvolte

BAIGNEUSE AU GRIFFON (1870), par Renoir
Un autre chef-d'oeuvre du maître!
Cette superbe baigneuse au corps magnifique ne semble pas avoir conscience de l'admiration qu'elle peut susciter chez un observateur. Elle donne l'impression d'une personne nonchalante perdue dans ses pensées et profitant calmement de la vie. Renoir a compris qu'un modèle sans prétention est beaucoup plus intéressant qu'une femme faisant ouvertement étalage de ses charmes. Leçon comprise, monsieur Renoir!

mardi, avril 17, 2007

Splendeur de la chair!

FEMME ACCROUPIE OFFRANT DU LAIT À UN CHAT (1919), par Félix Vallotton
Une révélation que ce superbe corps de femme peint par Félix Vallotton! Les formes généreuses de ce modèle contribuent magistralement à la glorification du corps féminin en peinture! Valloton donne, par sa vision, une dimension mythique à cette scène du quotidien! C'est à coup sûr la marque d'un grand artiste!
Félix Vallotton est un peintre français d'origine suisse. À 18 ans, il décide de se consacrer à la peinture. Il voue une grande admiration à Holbein et Ingres. Dans ses tableaux, il vise la simplification par l'«épuration» des formes. Son regard sur la Réalité s'avère tout à la fois sobre et très critique. Les couleurs de ses oeuvres sont, dans l'ensemble, nettement différenciées. Un immense peintre qu'on gagne à mieux connaître!

Douceur du quotidien

LA FEMME AU CHAT (1880), par Renoir
Cette peinture de Renoir m'a immédiatement ravi! Cette jolie jeune fille à l'épaule gauche dénudée semble somnoler alors qu'un chat s'ébat tranquillement sur elle. On est immédiatement touché par cette scène du quotidien. L'innocence du modèle (qui ignore sans doute son charme!) irradie du tableau! Renoir excelle à nous révéler la Beauté dans la vie de tous les jours en touchant notre coeur! Une autre belle découverte du maître!

samedi, avril 14, 2007

Montaigne

Montaigne (1533-1592) est assurément l'un des plus grands écrivains et moralistes français! On ne peut mieux résumer sa philosophie par la pensée suivante: "J'aime mieux forger mon âme que la meubler." («Les Essais», livre III, chapitre 3) Il était pourtant un grand érudit, mais préférait résolument l'expérience de vie à la culture livresque. Dans son livre-phare, «Les Essais», il y a justement un chapitre intitulé «Des livres» (Livre II, chapitre 10). Voici ce qu'il en dit: "La science et la vérité peuvent loger chez nous sans jugement, et le jugement y peut aussi être sans elles; voire, la reconnaissance de l'ignorance est l'un des plus beaux et des plus sûrs témoignages de jugement que je trouve." On pense à Socrate! Et, plus loin: "Je souhaiterais bien avoir plus parfaite intelligence des choses, mais je ne la veux pas acheter si cher qu'elle coûte. Mon dessein est de passer doucement, et non laborieusement, ce qui me reste de vie. Il n'est rien pourquoi je me veuille rompre la tête, non pas pour la science, de quelque grand prix qu'elle soit. Je ne cherche aux livres qu'à m'y donner du plaisir par un honnête amusement; ou si j'étudie, je n'y cherche que la science qui traite de la connaissance de moi-même, et qui m'instruise à bien mourir et à bien vivre: Has meus ad metas sudet oportet equus." [«Voilà le but vers lequel mon cheval doit suer». (Properce, IV, I, 70)] C'est le bon sens même! Quelle sagesse bien ordonnée!
On a discerné trois composantes dans «Les Essais»: stoïcisme, scepticisme, et épicurisme. Toutefois, la vision de Montaigne sur l'existence est beaucoup plus vaste et profonde! Le meilleur exemple en est peut-être le chapitre 12 du livre II, intitulé «Apologie de Raymond Sebond». Montaigne y condense de façon pénétrante sa philosophie de la vie. En voici le début: "C'est à la vérité une très utile et grande partie que la science: ceux qui la méprisent témoignent assez leur bêtise: mais je n'estime pas pourtant sa valeur jusqu'à cette mesure extrême qu'aucuns [certains] lui attribuent: Comme «Hérillos» le philosophe, qui logeait en elle le souverain bien, et tenait qu'il fût en elle de nous rendre sages et contents: ce que je ne crois pas: ni ce que d'autres ont dit, que la science est mère de toute vertu, et que tout vice est produit par l'ignorance. Si cela est vrai, il est sujet à une longue interprétation." Tout à fait d'accord, monsieur Montaigne! En effet, les personnes qui détiennent un «haut savoir» ne sont pas nécessairement plus sages que la moyenne des gens. On n'a qu'à songer aux faits et gestes de nos gouvernants, qui ne sont pas toujours orientés vers le mieux-être de la population. Ou encore, on sait qu'il existe des rivalités mesquines entre certains professeurs d'université (qui sont pourtant docteurs!). Il y en a même qui s'adjoignent les travaux de collègues ou d'étudiants! Donc, Connaissance n'est pas nécessairement synonyme de Sagesse!
Plus loin, à propos de la littérature, il écrit: "Moi je les aime bien [les lettres], mais je ne les adore pas." La nuance est importante: Montaigne sait faire la part des choses!
Le monde arabo-musulman fait souvent l'actualité internationale à notre époque. Montaigne se prononce clairement sur la pensée musulmane, sans maquillage de rectitude politique. Voici ce qu'il en dit: "Quand Mahomet promet aux siens un paradis tapissé, paré d'or et de pierreries, peuplé de garces [filles] d'excellente beauté, de vins, et de vivres singuliers, je vois bien que ce sont des moqueurs qui se plient à notre bêtise, pour nous emmieller et attirer par ces opinions et espérances, convenables à notre mortel appétit. Si aucuns des nôtres [Certains des nôtres (les chrétiens) sont aussi] tombés en pareille erreur, se promettant après la résurrection une vie terrestre et temporelle, accompagnée de toutes sortes de plaisirs et commodités mondaines. [...] Il faudrait lui dire [à Platon] de la part de la raison humaine: Si les plaisirs que tu nous promets en l'autre vie, sont de ceux que j'ai sentis ça-bas, cela n'a rien de commun avec l'infinité: Quand tous mes cinq sens de nature seraient combles de liesse, et cette âme saisie de tout le contentement qu'elle peut désirer et espérer, nous savons ce qu'elle peut: cela, ce ne serait encore rien: S'il y a quelque chose du mien, il n'y a rien de divin: si cela n'est autre, que ce qui peut appartenir à cette nôtre condition présente, il ne peut être mis en compte. Tout contentement des mortels est mortel." Comme on le voit, dénonçant les promesses de l'islam, il n'épargne pas non plus la vision de l'au-delà du christianisme, ni celle de Platon! Son scepticisme n'épargne aucune religion ou courant de pensée! La franchise de Montaigne, en ces temps troubles de guerres de religions, est d'une audace (voire d'un courage) exemplaire! Son raisonnement est lumineux: la béatitude divine n'a rien à voir avec nos aspirations terrestres les plus hardies! Le fini n'a aucune mesure avec l'infini!
On a raison de placer Montaigne parmi les plus grands philosophes! Les citations que j'ai fournies le prouvent amplement! Toutefois, je crois qu'il préfère qu'on le considère comme un grand humaniste. Quant à moi, il m'apparaît que la beauté de sa pensée s'apprécie du fait qu'il est un grand écrivain! Lire «Les Essais», c'est mieux saisir la nature humaine et ses rapports avec la réalité. Qu'un tel homme ait vécu et écrit, vraiment, le plaisir de vivre en a été augmenté!

Le prince des humanistes

Érasme de Rotterdam (1469-1536), ce grand humaniste de la Renaissance, est, sans contredit, le penseur, l'érudit et le polémiste le plus important et le plus célèbre du début des Temps modernes! L'actualité de sa pensée est renversante! C'est le premier penseur «moderne»! Stefan Zweig a écrit à son sujet: "Sa plume était son sixième doigt." (Stefan Zweig, Érasme) On pourrait donc affirmer que l'activité intellectuelle était le centre de la vie de cet humaniste hollandais! Il traduisait sa vision du monde dans ses écrits. Et quelle vision! À commencer par «L'Éloge de la Folie» (qu'il aurait écrit à cheval!). Dans ce livre «inclassable», Érasme donne la parole à la Folie, pour mieux nous faire voir celle des hommes! C'est une critique brillante (à l'humour incisif) des travers humains. S'y retrouvent: le sceptique et le croyant, le pauvre et le riche, le laïc et le clerc, le sage et le sot! Personne n'y échappe! La lucidité de sa vision est assurément celle d'un sage! Le succès immédiat du livre étonna l'auteur lui-même! Dès sa parution en latin, on l'a traduit en français. On le traduira dans de nombreuses autres langues! Étonnamment, Érasme considérait qu'il ne s'agissait que d'une fantaisie qu'il s'était permise. C'est pourtant cet ouvrage intemporel qui lui a assuré une gloire immortelle! Son humour brillant a traversé les siècles et ravi des générations de lecteurs, qui ont pu rire sainement d'eux-mêmes et de leur entourage.
«Les Colloques» sont l'autre ouvrage qui a conforté la réputation d'Érasme. Cette oeuvre permet de suivre son évolution historique ainsi que son aventure spirituelle. Il y pratique l'animation des idées par des personnages contemporains que des spécialistes identifieront comme des amis d'Érasme, et parfois lui-même! Y sont exposés les problèmes sociaux, politiques et religieux de son temps. Pour ce faire, il emploie une forme dramatique qu'il teinte d'une verve satirique. La forme populaire de ces dialogues permet à l'auteur une grande liberté de langage et d'esprit! Ce sera aussi un succès considérable!
Érasme a été un grand théoricien de la pédagogie, mais, curieusement, il n'aimait pas le métier de professeur! C'est l'un de ses paradoxes! Il a toutefois donné une orientation humaniste et chrétienne à sa pédagogie et sa philologie.
En conclusion, voici ce qu'en dit Jean-Claude Margolin dans son essai «Érasme par lui-même»: "[...], malgré le clair-obscur qui enveloppe une partie de son oeuvre et plus d'une page de son existence, un axe lumineux oriente les recherches et profile sur lui la problématique érasmienne: l'axe de la pédagogie. «Philosophe du Christ», militant de la paix, peintre satirique des moeurs de son temps, observateur ironique des folies humaines, admirateur fervent des sages et des saints qui n'ont jamais outrepassé la mesure de l'homme, Érasme peut à bon droit se prévaloir du titre de précepteur de l'humanité, [...]." Peut-on écrire un plus bel hommage? Par sa plume alerte et son propos toujours pertinent, Érasme est et restera toujours un bienfaiteur de l'humanité, et l'un des plus grands!
Note: «Portrait d'Érasme» par Hans Holbein (1523) [Londres, National Gallery]

Blaise Pascal

Blaise Pascal (1623-1662): tout à la fois grand moraliste, grand écrivain et grand scientifique! Un génie multiforme comme il y en a eu très peu dans l'Humanité! Le 17e siècle français peut s'enorgueillir à juste titre de l'avoir vu vivre! Malgré sa brièveté (39 ans), son existence ici-bas a pourtant marqué de façon indélébile la pensée humaine!
Comme scientifique, il a «inventé» la géométrie projective, le calcul des probabilités et la physique expérimentale. À 19 ans, il conçoit une machine arithmétique, préfiguration de la calculatrice d'aujourd'hui! En avance de trois siècles!
Sa vie a été jalonnée de problèmes de santé; il a donc connu dans sa chair la souffrance physique, lot indissociable de la condition humaine, sur laquelle il a si pertinemment réfléchi.
Pascal s'est toujours jeté dans le travail avec une hâte prémonitoire. Il entame un nouveau domaine avec soudaineté; toutefois, dès qu'il en a assimilé les premiers principes, il s'en détourne pour en aborder un autre, pressentant que ceux qui jouiraient d'une vie plus longue que la sienne seraient mieux en mesure de mener plus loin ses travaux. Il voyait clair!
Voici un extrait des «Pensées» qui illustre bien son génie de penseur et d'écrivain:
"Que l'homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté; qu'il éloigne la vue des objets bas qui l'environnent. Qu'il regarde cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle pour éclairer l'univers; que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit, et qu'il s'étonne de ce que ce vaste tour lui-même n'est qu'une pointe très délicate à l'égard de celui que ces astres, qui roulent dans le firmament, embrassent."
Toujours dans «Les Pensées», voici comment il considère le divertissement comme «palliatif» à l'ennui: "Qui ne voit la vanité du monde est bien vain lui-même. Aussi qui ne la voit, excepté de jeunes gens qui sont tous dans le bruit, dans le divertissement et dans la pensée de l'avenir. Mais ôtez leur divertissement, vous les verrez se sécher d'ennui. Ils sentent alors leur néant sans le connaître, car c'est être bien malheureux que d'être dans une tristesse insupportable aussitôt qu'on est réduit à se considérer et à n'en être point diverti." N'est-ce pas d'une lucidité stupéfiante? Quelle justesse de vision sur la nature humaine!
La lecture de Pascal n'a pas laissé indifférents les écrivains postérieurs importants. Voici ce qu'écrivait Diderot à son sujet: "Élégant écrivain et raisonneur profond, il eût sans doute éclairé l'univers, si la Providence ne l'eût abandonné à des gens qui sacrifièrent ses talents à leurs haines." Quant à Jean D'Ormesson: "C'est un génie universel. Il est dépassé comme savant. Il est indépassable comme écrivain."
Jacques Attali, biographe remarqué de Pascal, écrit: "Tous les grands philosophes, en commençant par Aristote, sont des scientifiques, et Pascal fut à la pointe de la science mathématique, physique, chimique de son époque. Pascal est certainement l'intellectuel le plus extraordinaire de tous les temps. Je dis intellectuel car, pour moi, il n'y a pas d'intellectuel qui n'écrive dans une langue simple et claire, et Pascal est d'abord un grand écrivain, un génie qui invente véritablement la langue française."
C'est par l'écriture que Pascal créait sa pensée. Et quelle écriture! C'est justement par la beauté de l'expression qu'on atteint à une hauteur de pensée! Et Pascal y excellait!
Son oeuvre maîtresse, Les «Pensées», abonde en idées d'une extrême modernité! Par exemple, il y réfléchit sur les limites de la liberté et l'importance du déterminisme. Il y développe un questionnement poussé sur l'absurdité de la vie. Comme cité plus haut, il y remarque l'attitude angoissée des hommes face à la mort, qu'ils essaient de conjurer par le divertissement. Et l'on sait l'importance démesurée qu'a pris le divertissement de nos jours! Touché, monsieur Pascal! Vous avez tout vu, tout compris!
Pascal a pourtant vécu une immense solitude. Il avait une surprenante capacité à vivre et à travailler dans la douleur, étant constamment malade. C'est dans cette vie austère qu'il a élaboré une Oeuvre qui reste comme l'un des phares de l'Humanité. Monsieur Pascal, nous ne vous serons jamais assez reconnaissants! Merci de nous avoir éclairés!

vendredi, avril 13, 2007

Molière

Molière! L'un des plus grands auteurs de théâtre de tous les temps! Et aussi, assurément, l'un des plus grands moralistes! En parlant du français, on dit «la langue de Molière»; c'est déjà tout dire!
Jean-Baptiste Poquelin naît à Paris le 15 janvier 1622. Il est le fils de Jean Poquelin, marchand-tapissier, et de Marie Cressé. Il va grandir dans le milieu le plus vivant de Paris, entre les Halles, l'Hôtel de Rambouillet et le Pont-Neuf. Comme tous les futurs grands auteurs de l'époque, il fait ses études chez les Jésuites, au Collège de Clermont. Dès son jeune âge, Jean-Baptiste est mis en contact avec l'univers théâtral. Son grand-père maternel, Louis Cressé, l'emmène souvent à l'Hôtel de Bourgogne, où il voit jouer les farces par les «Comédiens Italiens» et les tragédies par les «Grands Comédiens». C'est probablement à cette époque qu'il développe un goût définitif pour le théâtre, et marquera cet art de la Parole de façon indélébile!
Pour donner une idée de son génie, voici un extrait de l'une de ses meilleures pièces: «Les Femmes savantes». À la relire, j'en éprouve autant de plaisir que la première fois! Il s'agit d'Henriette s'adressant à sa soeur Armande (Acte I, scène 1).
Henriette
"Le Ciel, dont nous voyons que l'ordre est tout-puissant,
Pour différents emplois nous fabrique en naissant,
Et tout esprit n'est pas composé d'une étoffe
Qui se trouve taillée à faire un philosophe.
Si le vôtre est né propre aux élévations
Où montent des savants les spéculations,
Le mien est fait, ma soeur, pour aller terre à terre,
Et dans les petits soins son faible se resserre.
Ne troublons point du Ciel les justes règlements
Et de nos deux instincts suivons les mouvements.
Habitez, par l'essor d'un grand et beau génie,
Les hautes régions de la philosophie,
Tandis que mon esprit, se tenant ici-bas,
Goûtera de l'hymen les terrestres appas.
Ainsi, dans nos desseins l'une à l'autre contraire,
Nous saurons toutes deux imiter notre mère:
Vous, du côté de l'âme et des nobles désirs,
Moi, du côté des sens et des grossiers plaisirs;
Vous, aux productions d'esprit et de lumière,
Moi, dans celles, ma soeur, qui sont de la matière."
C'est magnifique, n'est-ce pas? Et très pertinent! Henriette, la pragmatique pleine de bon sens, se permet de faire la leçon à sa soeur Armande, l'intellectuelle qui a tendance à se croire supérieure aux communs des mortels par son prétendu haut-savoir.
Le bon sens d'Henriette et sa lucidité sont remarquables. Elle ne condamne pas le goût d'Armande pour les choses de l'esprit (en lui disant, par exemple, qu'elle veut être savante uniquement pour impressionner ses prétendants), mais tente de lui faire comprendre que son attitude plus pratique, dans son désir de fonder une famille, est tout aussi valable. On en revient toujours au juste milieu (la Voie du Milieu du Bouddha!).
L'éclat du génie de Molière (pour le fond et la forme) est aussi bien marqué dans ces deux autres extraits tirés de son chef-d'oeuvre: «Le Misanthrope». Il s'agit de Célimène s'exprimant en présence d'Éliante, Philinte, Acaste, Clitandre, Alceste et Basque (Acte II, scène 4).
Célimène (à propos de Damis)
"Oui; mais il veut avoir trop d'esprit, dont j'enrage.
Il est guindé sans cesse; et, dans tous ces propos,
On voit qu'il se travaille à dire de bons mots.
Depuis que dans la tête il s'est mis d'être habile,
Rien ne touche son goût, tant il est difficile.
Il veut voir des défauts à tout ce qu'on écrit,
Et pense que louer n'est pas d'un bel esprit,
Que c'est être savant que trouver à redire,
Qu'il n'appartient qu'aux sots d'admirer et de rire,
Et qu'en n'approuvant rien des ouvrages du temps,
Il se met au-dessus de tous les autres gens.
Aux conversations même il trouve à reprendre;
Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre;
Et, les deux bras croisés, du haut de son esprit
Il regarde en pitié tout ce que chacun dit."
Toujours Célimène (à propos d'Alceste)
"Et ne faut-il pas bien que monsieur contredise?
À la commune voix veut-on qu'il se réduise,
Et qu'il ne fasse pas éclater en tous lieux
L'esprit contrariant qu'il a reçu des cieux?
Le sentiment d'autrui n'est jamais pour lui plaire:
Il prend toujours en main l'opinion contraire,
Et penserait paraître un homme du commun,
Si l'on voyait qu'il fût de l'avis de quelqu'un.
L'honneur de contredire a pour lui tant de charmes,
Qu'il prend contre lui-même assez souvent les armes;
Et ses vrais sentiments sont combattus par lui,
Aussitôt qu'il les voit dans la bouche d'autrui."
C'est magistral! Du grand Molière! Il fait le portrait de personnages trop imbus d'eux-mêmes, qui croient que leur façon de voir est la seule valable. Il s'en trouve encore beaucoup de nos jours! Une autre preuve que le théâtre de Molière est intemporel!


mercredi, mars 28, 2007

Courbet et la sensualité

«LA FEMME À LA VAGUE» (1868)
C'est peut-être la plus belle poitrine de femme jamais peinte! L'eau ruisselante sur cette chair magnifique donne un éclat superbe à la carnation de cette gorge! Les seins, magnifiques, sont d'une rondeur parfaite et semblent très fermes. Dans ce tableau, Courbet exprime à merveille la sensualité du corps féminin! Le visage du modèle, loin de la provocation, est empreint d'une douceur teintée de mélancolie. Elle a l'air perdue dans ses pensées. Sa pose montre qu'elle est consciente de sa beauté, mais sans aucune ostentation! Une réussite totale! C'est encore l'Art qui triomphe par une autre incarnation splendide de la Beauté!

dimanche, mars 25, 2007

La Beauté selon Renoir II

«BAIGNEUSE SE COIFFANT» (1893)
Une
autre peinture de Renoir à la gloire du corps féminin! De la pure poésie visuelle! Bien qu'ils puissent susciter le désir, les modèles du maître n'adoptent jamais de postures lascives! Renoir a la faculté géniale de saisir la Beauté au quotidien et de nous la rendre de façon sublime! On reste confondu d'admiration devant tant de charme visuel! Monsieur Renoir, vous embellissez notre vie!


samedi, mars 24, 2007

La joie de vivre!

«LES GRANDES BAIGNEUSES» (1887), par Renoir
Dans cette magnifique peinture de Renoir, la joie de vivre explose! Le maître excelle à peindre des scènes où les personnages respirent le bonheur de vivre à pleins poumons! C'est tout à fait le cas ici. Ces jeunes femmes s'amusent comme des enfants! Elles profitent pleinement des plaisirs de cette baignade! De quoi remonter le moral! Une réussite!

Une harmonie parfaite!

«LES TROIS GRÂCES» (1639), par Rubens
Ce tableau de Rubens est assurément l'un des plus beaux de l'Histoire de l'Art! Ces «Trois Grâces» (ou «Charites») sont des divinités de la Beauté. Elles répandent la joie dans la Nature et le coeur des hommes; et même dans celui des dieux! L'Olympe est leur demeure, en compagnie des Muses, leurs amies. On les désigne généralement comme trois soeurs: Euphrosyné, Thalia et Aglaé. Leur père est Zeus, roi des dieux, et leur mère s'appelle Eurynomé, fille de l'Océan. On croit que les Grâces ont beaucoup d'influences sur les travaux de l'esprit et les oeuvres d'art. D'ailleurs, elles sont toujours représentées dans des poses gracieuses! On les surnomme «filles du Ciel» ou «filles du Soleil et de la Lumière». Elles seront aussi regardées comme le symbole de la Bienfaisance. Qui sait si ce ne sont pas elles-mêmes qui ont guidé la main de Rubens pour les représenter dans un tableau qui s'avère un chef-d'oeuvre absolu! On serait portés à le croire!

vendredi, mars 16, 2007

La Beauté selon Renoir

«BAIGNEUSE AUX CHEVEUX DÉNOUÉS» (1903)
Ce
tableau de Renoir est une pure merveille! Quel superbe hommage rendu au corps de la femme! Toute la beauté du monde est contenue dans ce tableau! Un autre de mes coups de foudre absolus pour un nu féminin exécuté par un maître!
La peinture de Pierre-Auguste Renoir m'a toujours fasciné par ses couleurs chatoyantes dans des scènes exprimant la joie de vivre ou, comme ici, la beauté des femmes. Son amour de la vie illumine ses tableaux! C'est un plaisir exquis pour l'oeil et tonifiant pour l'âme! Monsieur Renoir, je vous aime!

Victor Hugo

L'incontournable Victor Hugo! Le massif hugolien a dominé son siècle à plus d'un point de vue; en ce sens, il est un des rares écrivains majeurs dont l'influence a été telle qu'elle a dépassé la sphère de la littérature.
Dans sa jeunesse, il aurait écrit dans un cahier: "Chateaubriand ou rien!" Hé bien, la suite de sa vie montre que l'élève a dépassé le maître! Ce n'est pas rien!
Le 19e siècle n'avait que deux ans quand il est né, soit le 26 février 1802. Je me flatte d'avoir en commun avec lui notre signe astrologique: Poissons!
Hugo, ce polygraphe, est l'un des rares auteurs qui a excellé dans toutes les formes de la littérature: poésie, roman, théâtre, chronique. Ici, je ne ferai état (bien évidemment) que de ses productions les plus connues.
En poésie: «La Légende des siècles», «Les Contemplations», «Les Châtiments».
Oeuvres romanesques: «Notre-Dame de Paris», «Les Misérables», «Les Travailleurs de la mer», «L'Homme qui rit», «Quatre-vingt-treize».
Théâtre: «Hernani», «Ruy Blas».
Chronique: «Choses vues».
Quant à la vie de Victor Hugo, elle s'avère en elle-même une «oeuvre gigantesque». Elle fascine parce que Hugo est une «contradiction vivante». Sa passion des femmes se manifeste très tôt. Pourtant, il est toujours puceau (semble-t-il) lorsqu'il épouse à vingt ans Adèle Foucher. Celle-ci se montre une excellente conjointe, mais, pour elle, la sexualité sera toujours un «devoir conjugal». L'inassouvissement de ses ardeurs crée donc une grande frustration chez Hugo. La rencontre providentielle de l'actrice Juliette Drouet, en 1833 (il a trente-deux ans), lui permettra de satisfaire sa «voracité sensuelle». C'est le début d'une liaison exemplaire qui durera plus de cinquante ans! En passant, j'ose révéler que, comme moi, Hugo a un goût très marqué (remontant à sa prime jeunesse) pour les «pieds féminins», qu'il trouve très érotisants. [En effet, qu'y a-t-il de plus beaux sur Terre que les pieds nus d'une jolie femme?] D'ailleurs, j'ai pu me rendre compte, dans mes lectures, qu'il n'est pas le seul écrivain d'importance à avoir cette attirance particulière...
En ce qui a trait à sa production littéraire, il est remarquable de constater que ses oeuvres les plus achevées ont été écrites à l'âge mûr. Voici, à ce propos, ce qu'écrit Henri Guillemin: "Consistance de Victor Hugo? Certes. À partir de l'heure, assez tardive (la cinquantaine), où il se récupère, se mobilise et s'accomplit. Tout ce qui compte dans son oeuvre, tout ce qui lui assure permanence--et, quantitativement même, c'est de beaucoup la plus large part--tout ce qui le constitue dans sa stature et dans sa substance d'écrivain, c'est le jaillissement colossal qui commence en 1852 pour durer, ininterrompu, jusqu'au milieu de l'année 1878." En ce qui me concerne, c'est drôlement encourageant, ayant déjà atteint 52 ans au moment d'écrire ces lignes! Victor Hugo est toujours pertinent: on doit le lire, et surtout, le relire! Comme Shakespeare (qu'il admirait), il est un «homme-océan»! Son oeuvre est inépuisable; elle aide à vivre! C'est la caractéristique principale des plus grands!

jeudi, mars 15, 2007

Émile Zola

Émile Zola demeure, à mon avis, l'un des dix plus grands écrivains français! Ce n'est pas rien! Et pourtant! De son vivant, on l'a traîné dans la boue parce qu'il a «osé» décrire la vie des classes populaires. L'impulsion qu'il a donnée à l'«Affaire Dreyfus» a d'ailleurs fait redoubler la méchanceté de ses ennemis à son endroit. La bourgeoisie, tout en dénonçant ses romans, s'empressait de les lire en cachette! C'était le règne de l'hypocrisie! On aspergeait l'auteur de vitriol tout en attendant fiévreusement ses nouvelles productions! C'est peut-être dans la «Recherche» de Proust que s'est le mieux exprimée l'attitude ambivalente des gens bien-pensants de l'époque. Dans «Le Côté de Guermantes», on peut lire: "[...] Et ce fut d'une voix entrecoupée, comme si elle perdait la respiration, qu'elle dit:
-Zola, un poète!
-Mais oui, répondit en riant la duchesse, ravie par cet effet de suffocation. Que Votre Altesse remarque comme il grandit tout ce qu'il touche. Vous me direz qu'il ne touche justement qu'à ce qui... porte bonheur! Mais il en fait quelque chose d'immense; il a le fumier épique! C'est l'Homère de la vidange! Il n'a pas assez de majuscules pour écrire le mot de Cambronne."
Proust a ici magistralement exprimé le sentiment d'une certaine classe sociale bien-pensante à l'endroit de Zola à cette époque. On est sidéré aujourd'hui par la virulence du mépris manifesté dans les articles et les caricatures des publications contemporaines: "Cachez ce sein que je ne saurais voir!" Cela devait attrister infiniment le maître du naturalisme. Il était pourtant énormément lu, souvent par ceux-là même qui le vouaient aux gémonies!
D'ailleurs, la prose de Zola est d'une qualité et d'une richesse qui me fait corroborer l'avis de la duchesse de Guermantes, à l'effet que notre auteur s'avère d'abord un poète, avant d'être un romancier réaliste. L'ampleur et le souffle de son oeuvre ne se comparent qu'à celle de Balzac, dont il était un grand admirateur, je crois. Le cycle des «Rougon-Macquart» vaut tout autant que la «Comédie humaine». Balzac lui-même ne le nierait pas!
«Germinal», «L'Oeuvre» et «La Joie de vivre» sont des romans fabuleux! Plusieurs autres ne sont pas moins fascinants, comme: «Nana», «L'Assomoir», «Pot-Bouille», «La Faute de l'abbé Mouret».
Dans sa création et dans son action, la persévérance de ce géant a eu le dernier mot: on a transféré ses restes au Panthéon et Dreyfus a été réhabilité. Comme tous les grands auteurs, son oeuvre est inépuisable! Un incontournable!

Théophile Gautier

Théophile Gautier (1811-1872): certainement l'un des plus grands prosateurs français! Ce n'est d'ailleurs pas fortuit si c'est à lui que Baudelaire a dédicacé «Les Fleurs du mal». Son oeuvre, multiforme, est fascinante! Il avait comme amis, entre autres, Balzac et Hugo! Les grands hommes se reconnaissent entre eux!
Parmi ses romans, on pense surtout à «Mademoiselle de Maupin» (dont la préface avait créé des remous!) et au «Capitaine Fracasse» (que Proust a lu avec intérêt dans sa jeunesse). Deux pierres finement taillées!
Ses nouvelles foisonnantes, principalement du domaine fantastique, sont un pur délice pour l'esprit! Il y fait preuve d'une riche imagination et d'une grande virtuosité de style. Je pense, par exemple, à «La Morte amoureuse», qui est un vrai bijou!
Cet auteur a aussi publié des récits de voyage: il aimait à élargir ses horizons!
Gautier était un être paradoxal. Par exemple, il s'identifiait comme un marginal; pourtant, par trois fois, il a posé sa candidature à l'Académie française! Sa poésie, par sa forme, est d'ailleurs très «classique», comme dans «Émaux et camées», qui est son principal recueil poétique. On y trouve pourtant des poèmes très audacieux, comme «Contralto», qui est un hymne à un être hermaphrodite!
Fait singulier, il est l'auteur de l'argument d'un ballet très célèbre: «Giselle». Dans son cas, on peut assurément parler d'un polygraphe!
Théophile Gautier prônait l'art pour l'art: en ce sens, il en a incarné de multiples facettes! Il a beaucoup été la conscience artistique de son siècle! C'est un immense écrivain qu'on a intérêt à lire et relire!

vendredi, mars 02, 2007

Alexandre Dumas

Alexandre Dumas (1802-1870)! Assurément, l'un des plus grands romanciers qui aient existé! Il fait redécouvrir et aimer l'Histoire en la rendant passionnante! Ses romans sont gorgés de vie! Quand on entreprend sa lecture, il est très difficile de le quitter!
Parmi sa colossale production, il faut lire absolument «Les Trois Mousquetaires», «Le Comte de Monte-Cristo» et «La Reine Margot». Du cycle des «Mousquetaires», il faut aussi mentionner: «Vingt ans après» et «Le Vicomte de Bragelonne». En outre, il est fortement recommandé de lire «La Dame de Monsoreau» et «Joseph Balsamo». Sur la Révolution française, il y a aussi l'incontournable «Chevalier de Maison-Rouge». Après avoir lu tous ces titres, l'on devient définitivement «dumasophile»! Le reste de la production comprend en bonne part des livres presque tous aussi passionnants que ceux précités! On les dévorera donc avec délice!
Dumas reste un formidable conteur! Il demeure l'un des plus grands atouts de la Littérature parce qu'il incite fortement à la lecture en s'adressant tout à la fois à l'intelligence et au coeur du lecteur, tour de force qui n'est réussi que par les plus grands! Voici d'ailleurs l'hommage que lui a rendu Victor Hugo à l'occasion de son décès: "Alexandre Dumas est un de ces hommes qu'on peut appeler les semeurs de civilisation; il assainit et améliore les esprits par on ne sait quelle clarté gaie et forte; il féconde les âmes, les cerveaux, les intelligences; il crée la soif de lire; il creuse le génie humain, et il l'ensemence. Ce qu'il sème, c'est l'idée française. L'idée française contient une quantité d'humanité telle que partout où elle pénètre, elle produit le progrès. De là l'immense popularité des hommes comme Alexandre Dumas. Alexandre Dumas séduit, fascine, intéresse, amuse, enseigne. De tous ses ouvrages, si multiples, si variés, si vivants, si charmants, si puissants, sort l'espèce de lumière propre à la France." Que cet homme ait vécu et écrit, vraiment, le plaisir de vivre en a été augmenté! Merci, monsieur Dumas!

mercredi, février 07, 2007

Art et musique

Cette peinture de Renoir, «Jeunes Filles au piano», amalgame merveilleusement l'art et la musique! Elle date de 1892. Renoir avait alors 51 ans. C'est l'une de mes préférées du maître! J'ai appris qu'il en avait fait plusieurs versions. La musique occupe toute l'attention des deux jeunes filles (la musicienne et son amie). Les couleurs sont ici chatoyantes à souhait, rendant clairement le bonheur de la scène! Renoir s'est intéressé à la musique dès l'enfance. Il avait d'ailleurs plusieurs amis musiciens. Il a peint plusieurs tableaux où les personnages sont près d'un piano. Ce tableau-ci est, quant à moi, le plus réussi du genre! Le mariage de l'art et de la musique y est magnifiquement célébré! Renoir excelle à exprimer le bonheur dans une scène. C'est peut-être le peintre qui y parvient le mieux!


Éloge de la lecture

Cette peinture, une des plus magnifiques sur le thème de la lecture, est de Franz Eybl et s'intitule «Jeune fille lisant». Elle date de 1850. Cette très belle jeune fille se trouve complètement absorbée par son livre (sans doute un roman prenant!), au point d'oublier son épaule dénudée. Elle est hors de l'espace/temps habituel. Mentalement, elle vit ce qu'elle lit! Celle-ci semble d'ailleurs fort touchée par cette lecture. Ce tableau s'avère une superbe conjonction de l'art et de la littérature! Ici, les deux domaines de la création humaine s'enrichissent mutuellement, pour notre plus grand bonheur! C'est véritablement un coup de maître de Franz Eybl! Un enchantement pour le coeur et l'esprit!


samedi, février 03, 2007

Vermeer et les femmes

Les femmes sont au coeur de l'oeuvre de Vermeer. Ce tableau en est une admirable illustration! C'est une scène mythologique intitulée «Diane et ses compagnes». La peinture a été réalisée vers 1655-1656. L'une des suivantes de la déesse Diane lui lave ses magnifiques pieds. Ce tableau sublime renferme, selon moi, toute l'essence du mystère féminin dans ses différentes facettes! Un pur ravissement!

mercredi, janvier 31, 2007

«Le Coucher à l'italienne»

Cette peinture magnifique de Jacob van Loo est une invitation aux plaisirs de l'intimité! Dans «Le Coucher à l'italienne», tableau réalisé vers 1650, la jeune fille au corps superbe s'apprête à se coucher, mais avant, elle jette un coup d'oeil à celui qui va la rejoindre. On peut anticiper que ce n'est pas pour dormir immédiatement! Les joies de l'amour sont au rendez-vous!
Jacob van Loo (1614-1670), est un peintre originaire de Hollande. Il est le fondateur de la «dynastie» des Van Loo, installée en France à partir du 17e siècle, et s'étant illustrée par la peinture. Le talent artistique s'est donc transmis d'une génération à l'autre, pour le plus grand bénéfice de l'Art!

samedi, janvier 27, 2007

«La Grande Odalisque»

Dans la poursuite de la description et l'analyse de mes «nus féminins» préférés en peinture, voici «La Grande Odalisque», de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Ce tableau date de 1814. Cette «femme de harem» est splendide de sensualité! Il s'agit d'ailleurs de l'une des plus célèbres peintures de son auteur!
Bien qu'elle soit de dos, la jeune femme regarde directement vers le spectateur, reflétant son désir dans ses yeux! Son visage est à la fois de face et de profil, préfigurant déjà le cubisme (on pense, bien sûr, à Picasso!). Son corps s'étire comme une belle arabesque. Pour obtenir l'effet souhaité, j'ai appris que Ingres avait ajouté trois vertèbres à son sujet. C'est la perception qui l'intéresse, et non pas la transposition «clinique» de la réalité! L'inexactitude anatomique (volontaire) est largement compensée par la séduction du sujet! D'ailleurs, le résultat est probant! Cette odalisque s'avère même l'incarnation idéalisée de la sensualité féminine! On sent chez Ingres un grand amour du corps de la Femme, dont ce tableau est une merveilleuse illustration! La démarche esthétique d'Ingres consistait en une recherche constante de la perfection. On sait maintenant qu'il était en avance sur son temps; c'est ce que n'ont pas compris les critiques contemporains qui ont mal reçu cette oeuvre pourtant sublime! Bien mieux que les critiques d'art, les poètes ont su, eux, apprécier à sa juste valeur toute l'originalité de cette figure remarquable! Théophile Gautier, par exemple, a compris les «licences anatomiques» que prenait le peintre: "Quelle élégance abandonnée dans ces longs membres qui filent comme des tiges de fleurs au courant de l'eau." On ne peut mieux dire!
Chez Ingres, l'idéalisation des formes et le réalisme des détails s'interpénètrent. «La Grande Odalisque», devenue l'une des grandes icônes de la peinture classique, en est peut-être le meilleur exemple! M. Ingres fait donc bien partie de ces grands artistes dont l'Oeuvre éblouissante, par sa contemplation, embellit notre vie; justifiant ainsi la nécessité de l'Art!


samedi, janvier 20, 2007

Le plus beau nu féminin!

C'est possiblement le plus beau nu féminin de l'histoire de l'art! En tout cas, j'incline fortement en ce sens! J'estime qu'il s'agit ici d'une évocation parfaite de la Beauté à l'état pur! C'est la «Vénus à son miroir» de Vélasquez. Cette merveille de peinture date environ de 1650. La perfection de ce nu féminin est telle qu'elle incite à croire en l'inspiration divine! J'ose affirmer que c'est la plus belle représentation de la Femme jamais peinte! On est totalement admiratif en contemplant ses formes souples et gracieuses. Quant à sa carnation, elle est parfaite! La sensualité de ce corps splendide saute aux yeux, mais la sage pose élimine tout sentiment de provocation, mettant plutôt l'accent sur la pudeur du sujet, qu'on voit uniquement de dos (gardant ainsi cachés ses attributs féminins). Par là, Vélasquez réussit le tour de force de rendre hommage au corps féminin sans offenser les «bonnes moeurs» de la Cour d'Espagne du 17e siècle. L'élégance du rideau rouge vif donne toute sa majesté à Vénus, dont le corps est d'une telle fluidité dans ses courbes qu'il s'intègre magistralement à l'ensemble! La magie que ce tableau opère consiste en la symbiose parfaite de la simplicité et de la noblesse: la grâce des formes se marie merveilleusement à la somptuosité des couleurs.
Cupidon, qui présente un miroir à Vénus, est littéralement plongé dans la contemplation de la belle déesse, oubliant même son carquois et ses flèches. Ses poignets sont entourés de liens d'un rose tendre. C'est la fascination de l'Amour pour la Beauté! Pourquoi le reflet du visage de Vénus est-il flou? C'est peut-être que Vélasquez voulait que toutes les femmes puissent s'identifier (idéalement) à la déesse de la Beauté. Par ce même miroir, Vénus, elle, peut voir distinctement ceux qui la regardent. Quel trait génial! Vélasquez était aussi un fin psychologue!
En somme, cette peinture est l'image même de la Beauté se livrant totalement, mais tout à fait librement! C'est l'Art qui atteint le suprême degré de perfection en réalisant son but ultime: enjoliver la Vie!

mercredi, janvier 17, 2007

Sensualité et candeur

Cette peinture de François Boucher, «L'Odalisque blonde» (1752), exprime à merveille une forme de sensualité saine, c'est-à-dire dénuée de toute pensée perverse. On désire cette jeune fille, oui, mais dans l'optique de l'inonder de tendresse... Le modèle est connu: il s'agit de Louise O'Murphy, une jeune Irlandaise qui a été un temps la maîtresse de Louis XV. Elle ne dégage ici aucune concupiscence, mais irradie la candeur. Sa sensualité est une célébration de la beauté sans prétention, avec l'unique but d'enchanter ceux qui la regardent. C'est la splendeur de la vie, dans sa jeunesse et sa pureté! J'estime d'ailleurs que le corps féminin est l'ultime perfection de la Nature! On en a ici un bel exemple!

dimanche, janvier 14, 2007

La «Joconde du nord»

Cette peinture du grand Vermeer, la «Jeune fille au turban» (ou «Jeune fille à la perle») est tellement célèbre qu'on l'a surnommée la «Joconde du nord». C'est tout à fait mérité! On a l'impression que cette superbe jeune fille vous regarde personnellement! De plus, on sent toute l'intelligence et la sensibilité de son regard!
L'écrivaine américaine Tracy Chevalier, dans son très beau roman «La Jeune Fille à la perle» (publié initialement en 1999), a osé imaginer l'histoire du charmant modèle de cette peinture et sa relation avec Vermeer. Se rapproche-t-elle de la vérité ou non? On ne le saura sans doute jamais! Cette question reste toutefois secondaire, l'important étant que ce merveilleux tableau l'ait fascinée au point de stimuler assez son imagination pour nous donner ce magnifique roman, qui s'avère un bel hommage à cette oeuvre d'art unique!
À son tour, le roman a inspiré un film touchant dont la beauté plastique est indéniable! Il s'agit de «Girl with a Pearl Earring», réalisé par Peter Webber en 2003. Dans le rôle-titre, on retrouve la très belle et talentueuse Scarlett Johansson. Ce film s'avère aussi une remarquable reconstitution de la vie en Hollande (plus précisément à Delft) à l'époque de Vermeer, vers le milieu du 17e siècle.
Combien de tableaux ont généré successivement dans l'Histoire un roman et un film? Je l'ignore, mais je ne serais pas étonné qu'on puisse les compter sur les doigts d'une main! Après son «purgatoire» de quelques siècles, la gloire de Vermeer semble maintenant immortelle!