mardi, octobre 14, 2014

La Dame de Beauté

La Vierge et l'Enfant entourés d'anges (v.1452-1455)
par Jean Fouquet 
La perfection est le premier mot qui nous vient à l'esprit en regardant ce chef-d'oeuvre de Jean Fouquet (1420-1481), qui vécut sous les rois de France Charles VII et Louis XI. Jean Fouquet est considéré comme le plus grand peintre français de son époque, soit le début de la Renaissance. Il a rénové profondément l'art pictural de son temps. Jean Fouquet a aussi pratiqué l'enluminure avec un égal talent. Le tableau ci-contre est, de loin, mon préféré. Il s'agit du volet droit du «Dyptique de Melun». Ici, la Vierge est représentée sous les traits d'Agnès Sorel (v.1422-1450), qui fut la première maîtresse «officielle» d'un roi de France. On sait que cette femme a littéralement subjugué Charles VII par sa beauté exceptionnelle, reconnue par tous (même par ses ennemis!). D'une grande intelligence, Agnès Sorel a influencé favorablement le roi dans ses politiques. Par son exemple, où prédomine l'audace, elle a modifié durablement les moeurs de la cour. Soucieuse de l'épanouissement de son pays, elle a contribué à faire entrer la France dans la modernité. C'est donc un hommage tout à fait mérité que lui rend Jean Fouquet en la prenant comme modèle pour figurer la Vierge. Par ce tableau, l'un des plus beaux de toute l'histoire de la peinture, il immortalise cette femme remarquable qu'était Agnès Sorel. Nous lui en sommes gré, puisque, étant donné le contexte de l'époque, c'était audacieux de sa part!  

Léon Tolstoï

Tous les amoureux de la littérature conviendront que Léon Tolstoï (1828-1910) est l'un des plus grands écrivains de tous les temps! Marguerite Yourcenar (elle-même une auteure majeure!) le désigne comme étant le «maître des maîtres»! Peut-on trouver plus bel hommage? Ses trois grands romans, «Guerre et paix», «Anna Karénine» et «Résurrection», suffisent amplement à l'immortaliser en le plaçant parmi les dix plus grands auteurs ayant vécu! Son oeuvre est à relire constamment, étant inépuisable! On s'y enrichit toujours en la fréquentant! La Russie peut être fière de l'avoir vu naître et grandir dans son giron! Cela dit, Tolstoï a écrit bien d'autres choses que les trois «monuments» cités plus haut. Ses écrits autobiographiques méritent tout autant qu'on leur accorde de l'attention. Mentionnons d'abord «Enfance», «Adolescence» et «Jeunesse», dans lesquels il traite de façon flamboyante de ses jeunes années. En outre, des nouvelles comme «La Tempête de neige» et «Le Cheval» sont de véritables bijoux ciselés! C'est la littérature à l'état pur! La caractéristique principale des plus grands auteurs est qu'ils sont inépuisables! C'est éminemment le cas de Tolstoï!

vendredi, février 07, 2014

Une très jolie jeune fille!

Un autre chef-d'oeuvre de William-Adolphe Bouguereau (1825-1905). C'est de l'art au suprême degré, voilà ce qu'on se dit en observant ce magnifique portrait d'une jeune fille en train d'écrire. Une douce sensualité irradie de celle-ci. Son beau regard est légèrement mélancolique. Il s'agit de Une Vocation (1890). Bouguereau a su innover dans la peinture de l'enfance. Pour lui, l'enfant est «roi», c'est-à-dire qu'il le considère comme un être à part entière et qui mérite une place plus importante dans le domaine de l'Art. En honorant par ses peintures l'enfance, Bouguereau a pu, de la sorte, exprimer ces valeurs qui lui sont reliées: l'espérance de la jeunesse, la chaleur du foyer familial, ainsi que l'amour fraternel. L'Art étant ce qui rend le monde supportable, cette peinture d'une jolie jeune fille écrivant en est une superbe illustration réalisée par Bouguereau!

jeudi, février 06, 2014

Troublante beauté

 La peinture ci-contre est d'une troublante beauté! Cette très belle jeune femme semble apprécier beaucoup la compagnie de ce serpent lové érotiquement autour d'elle. Il s'agit de «Lilith» (1887), de John Collier (1850-1934), peintre britannique. On sent une symbiose entre ces deux êtres pourtant fort dissemblables! Nulle trace de tourments chez Lilith, qui peut rappeler Ève séduite par le serpent. L'artiste s'est inspiré ici d'un poème de Keats intitulé «Lamia», un serpent qui prend la forme d'une belle femme! Le corps de Lilith est d'une perfection hallucinante!

Le grand Mauriac

François Mauriac (1885-1970) est assurément l'un des grands écrivains français du 20e siècle. Tout catholique qu'il était, il n'a pas épargné les bien-pensants dans son œuvre. Ses analyses psychologiques sont d'une finesse exemplaire. Lors d'une entrevue qu'il accordait à Fernand Séguin en 1969, dans le cadre de l'émission «Le Sel de la semaine», il avouait très franchement (voire candidement!) ne savoir rien faire d'autre qu'écrire! Un tel aveu de la part d'un Français, ce n'est pas banal! Oui, il savait écrire, ce monsieur! La qualité de sa prose est remarquable! C'est un plaisir en soi de le lire! Le roman qui l'a fait connaître avait un titre assez provocant: Le Baiser au lépreux. Quant à moi, j'ai particulièrement apprécié Thérèse Desqueyroux, Le Désert de l'amour, Le Noeud de vipères et La Pharisienne. Dans ces superbes romans, la bourgeoisie provinciale est fortement critiquée. On pourrait presque parler d'un «règlement de comptes»! En admettant François Mauriac à l'Académie française en 1933, on souligne par là même la profondeur et la justesse de son analyse des passions de l'âme humaine. Dix-neuf ans plus tard, en 1952, ce constat sera internationalement reconnu par la remise du Prix Nobel de littérature. J'aurais aimé fréquenter cet homme, qui n'a pas laissé le succès lui monter à la tête en gardant une certaine modestie qui n'était pas feinte, je crois! Sa société était sûrement très agréable! En terminant, je m'en voudrais de ne pas mentionner la totale admiration de François Mauriac pour Pascal, dont les écrits ont éclairé toute sa vie. Pascal a été un guide pour lui. J'abonde tout à fait dans le même sens! Pascal demeure un penseur exceptionnel! J'estime que l’œuvre de François Mauriac est incontournable pour tout honnête homme, croyant ou non. Le lire, c'est s'abreuver à une rafraîchissante fontaine psycho-spirituelle. Merci, Monsieur Mauriac!